Baptistère de Riez (04) Visite du musée lapidaire

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La foudre a été enfouie, bien avant les romains... (D'après Ph. Borgard et les Amis du Vieux Riez.) (electronic english translation.)

Donnée par la Mairie de Manosque. Entrée au Musée en 1960. Inscription religieuse d'époque romaine, 1er ou 2ième siècle de notre ère. Dimensions: 21 x 39 x 16 cm. Hauteur des lettres: de 6 à 7,5 cm. Epigraphie : on remarquera que les jambages intérieurs du M de CONDITUM forment le V=U du même mot. Note sur l'épigraphie

Inscription telle que lisible	Restitution du texte
CONDITM	[FULGUR] CONDITUM

Formule de consécration signalant un lieu frappé par la foudre. [Note de JP Morenon : Du verbe condere = fonder (une ville ou plus modestement une maison), cacher, conserver. enterrer. L'idée est de "conserver cachées les statuts des Dieux Mânes". L'endroit où la foudre tombait était considéré comme une manifestation du Dieu Jupiter (premier des trois principaux dieux des romains, devant Junon et Minerve). On procédait à un rituel d'enterrement. L'endroit était ensuite sacré et au même rang que ceux où étaient conservés les Dieux Mânes. Mais cette stèle, dans un contexte rural, peut aussi s'expliquer par la croyance en la fécondation de la terre par la foudre. Et cette croyance était bien plus ancienne puisque deux hauts lieux lui ont été consacrés à la Vallée des Merveilles (en France) et au Valcamonica (en Italie). Les deux sites datent de -2500 à -1700 ans avant JC... Remarques (sous toutes réserves) : La croyance en la fertilisation de la terre par la foudre tient peut-être à une observation. En effet la foudre tombe préférentiellement sur les lieux élevés (effet de pointe), ou en des lieux où la conduction électrique du sol est meilleure. Or l'eau est un excellent conducteur. Donc là où l'eau n'est pas loin, la foudre a tendance à tomber, et la terre est naturellement plus fertile qu'en sol trop sec. Nos anciens avaient peut-être observé que la foudre tombe souvent dans des vallons où l'herbe est nettement plus verte, tandis qu'à quelques mètres à peine elle ne tombe jamais. Cette invocation de la fécondité pouvait prendre d'autres formes, dont celle du culte et du sacrifice du taureau, comme dans la Vallée des Merveilles et au Valcamonica (où les deux symboles sont quasi systématiquement associés), comme dans tout le bassin méditerranéen depuis les temps les plus anciens, ... et comme à Riez (voir la stèle suivante).]

Répartition des inscriptions à la foudre en Narbonnaise (Bernard REMY et André BUISSON, Revue Archéologique de Narbonaise, 25, 1992, p. 83-104)

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