C'est douloureux de le lire mais je pense que c'est bénéfique. Cela va faire bientot 6 ans qu'il est décédé et pourtant il reste mon papa. Et malgré tout je reste fière de lui. Alors merci pour la publication de son témoignage. VIE ET ESPOIR D'UN ALCOOLIQUE Lorsque je manquais d'alcool le matin, je devenais fou. L'épicerie était fermée j'attendais que la "boutique" de la station d'essence ouvre et j'allais vite m'acheter mon carburant. Pour éviter ce problème un jour j'ai acheté 6 Kil de vinasse et 1 L de Ricard me disant qu'ainsi je serai à l'abri du manque. Lorsque je me suis réveillé du coma le lendemain matin j'ai cherché les bouteilles : toutes étaient vides éparpillées dans la cuisine. Je m'appelle Jacky. J'ai vécu une période alcoolique longue et malheureuse. Je vais vous la raconter dans l'espoir que cela pourra aider certains qui me liront. 1) Une solide initiation à l'alcool 2) Déchéance et clochardisation 3) Le grave problème de la compétence médicale 4) Commentaires Une solide initiation à l'alcool La Jeunesse L'alcool on peut dire que j'y suis tombé dedans dès mon plus jeune âge. J'ai des parents d'origine paysanne de la France profonde aux confins du Quercy et du Rouergue.. A l'époque le mot "alcoolique" ne faisait pas parti du vocabulaire, on disait "ivrogne". Celui qui ne buvait pas du vin était considéré comme un malade. ![]() Chaque paysan avait sa vigne. Les vendanges étaient une véritable fête et se terminaient par de grosses ripailles. Lorsque le vin nouveau était tiré mon plaisir était fort, en le buvant accompagné de noix fraîches et de pain. J'avais 5 ou 6 ans. Je faisait "chabrol" et buvait un ou deux verres de vin au repas. Le "chabrol" consiste à garder un peu de bouillon de la soupe et y mélanger un peu de vin. Ca requinquait et remplaçait l'apéritif alors inexistant à la campagne. Le vin était sacré au même titre que le pain qu'on n'entamait jamais sans y faire le signe de la croix avec le couteau. Mon oncle Clovis coupait le vin avec du Vichy, j'aimais bien ce mélange, mais ça rendait la langue noire. Mes parents tenait un petit café restaurant à Montauban. J'y était heureux. Je voyais du monde et jouais souvent à la belote avec les clients. Je travaillais bien à l'école, mais continuais à boire mes 2 à 3 verres de vin à chaque repas et parfois quelque apéritifs. Mon préféré était le Byrhh que je me servais dans un grand verre avec de l'eau et montais dans ma chambre faire les devoirs. J'ai pris ma première cuite à 15 ans. L'école avait organisé un voyage en Angleterre. Lorsque nous sommes rentrés en France nous nous sommes jetés sur la charcuterie, la viande et... le VIN. Je suis sorti de table rond comme une pelle. Lorsque je suis arrivé à Montauban mon père m'avait préparé un fameux petit déjeuner à base de côtelettes et de rognons d'agneau grillés à la cheminée, mais je n'ai pas pu boire de vin vu ma gueule de bois. Ma scolarité s'est poursuivie sans problème jusqu'au BAC. Nous avons arrosé copieusement la réussite. J'étais un peu bourré en rentrant et j'avais ramené un copain à la maison. Nous avons réveillé mon père. Il nous a simplement dit que lorsqu'il nous entendait monter une marche nous en descendions trois. Je sortais souvent. C'était l'époque yé yé. Mes parents me faisaient confiance et me donnait sans problème la clé de la maison. Ensuite direction la FAC. Mes Années FAC Au début ça allait bien. Mes parents me louaient une chambre meublée. Et mon père m'avait donné sa vieille voiture. J'étais libre. Peu à peu j'ai fis la connaissance d'autres étudiants et nous avions un quartier général dans un bistro proche de la Fac. J'y dînais souvent non sans avoir bu quelques Ricard. Nous organisions des grallious et des soirées "dansantes" qui se terminaient parfois au lit. Le problème est qu'à cette époque je buvais de plus en plus. Lors de ces soirées nous étions une vingtaine et cela se traduisait par une vingtaine de Ricard, plus un bon kil de rouge au repas et le café copieusement arrosé d'armagnac, mais cela n'était pas quotidien, j'étais jeune et tenais bien le coup. Je terminais mes études avec une maîtrise d'informatique. Ca me suffisait. De plus il me fallait partir au Service Militaire. ![]() Le Service Militaire Trois semaines pour s'adapter au climat de Djibouti. Ce fut la période Bière, Whisky. Je ne passais pas un jour sans m'alcooliser. Soit avec le personnel navigant (pilotes ou mécanos), soit avec les trouffions, soit avec les officiers en alerte qui me réclamaient pour jouer aux Tarots. Chaque fois une caisse entière de Kronenbourg y passait. J'ai connu un toulousain grassouillet, typique du colonial touché par l'alcool qui m'a fait connaître le Whisky Perrier bien frappé il faut reconnaître que c'est idéal contre la chaleur (je n'ai jamais essayé le thé glacé). Je commençais à m'imbiber sérieusement. La période avant mariage Dès mon retour du service, j'ai trouvé du travail à Toulouse et je rentrais tout les week-ends à Montauban pour faire la bringue et me mis à jouer aux Boules. A chaque fin de partie le gagnant paye une tournée au perdant qui remet ça. Bien sûr on n'est pas obligé de boire de l'alcool mais j'en buvais. Les premiers ennuis ont commencé, deux ou trois accidents de voiture, difficulté au travail. Mais la semaine je ne buvais pas. Note : On remarquera cependant qu'au terme d'un tel parcours tout le monde ne devient pas dépendant de l'alcool. A contrario, la fréquence de l'alcoolo-dépendance n'est pas différente dans les populations où cette initiation n'existe pas (origine islamique par exemple). Le mariage Je ne me suis marié qu'à 31 ans. Au début tout allait bien, sauf que ma femme commençait à s'inquiéter de me voir rentrer le soir avec mon pack de bière. Mais je n'étais pas trop souvent ivre, ou du moins dans des limites supportables. Nous avons avons fait une enfant (j'avais peur qu'elle ait des séquelles de mon alcoolisme mais tout s'est bien passé). Puis nous avons fait construire une belle maison aux finitions de laquelle j'ai beaucoup travaillé. Durant cette période mon travail me prenait beaucoup de temps et je continuais à jouer aux boules. Soit je rentrais tard et fatigué par le travail, soit je rentrais à moitié ivre. Nous avons eu trois filles que je n'ai pas vu grandir. Je me demande comment je n'ai pas eu d'accident grave. J'étais ivre de plus en plus souvent ; je conduisais au milieu de la route en fermant un oeil. J'ai eu de la chance, on dit qu'il y a un dieu pour les ivrognes. Nos relations matrimoniales se sont dégradées. Je n'ai peut-être pas tous les torts, néanmoins j'ai caché mon désarroi sous l'alcool. Je commençais à dissimuler les bouteilles et à boire à la maison en cachette, signe avant-coureur de l'alcoolisme dépendant. Nous nous sommes séparés, puis retrouvés puis resséparés car, malgré toutes les promesses d'arrêter, je continuais de boire. Puis ma femme a décidé de vendre la maison et de divorcer, à jeun ça m'a fait un sacré coup. J'ai loué un appartement puis ce fut la déchéance. Déchéance et clochardisation Voir sur ce sujet la page web : l'alcoolique et l'argent La Déchéance Cette période m'a laissé quelques images assez floues. Je vais rassembler toutes mes forces pour en rendre compte, mais il m'est impossible de reconstituer la chronologie des faits. Mes premiers temps de divorcé (à peu prés un an) se sont bien passés. Puis la solitude, les mauvaises fréquentations (les seules que je pouvais encore avoir) m'ont fait reprendre l'alcool de plus en plus fort. J'étais ivre tous les jours, même au travail. Je dépensais à tort et à travers dans le jeu (PMU, Poker, parties de pétanques truquées). Je jouais de grosses sommes au PMU mais je perdais le ticket, j'étais incapable de me souvenir de mon jeu. Au poker je jouais beaucoup sans trop voir les cartes (je buvais en jouant). Je me faisais avoir souvent. Je me souviens d'un blinde à hauteur de 12000F j'avais un carré de 8. Un seul joueur a suivi en tirant à une. On voit il m'annonce flush je regarde ses cartes et je crois bien à la flush sur le moment je jette donc mes cartes. En fait il n'avait qu'une couleur et je le battais. Mais personne n'a rien dit. Je me suis fait ainsi prés de 50 000F de dettes que je ne pouvais pas régler, alors j'ai signé des reconnaissances de dette qui m'ont fait payer 4000F / mois pendant plus d'un an. Pendant cette période j'ai eu un retrait de permis de 4 mois, assorti d'une amende de 4000F et 2 mois de prison avec sursis. J'ai perdu la confiance de ma famille et il m'est resté que 3 amis, ça a eu au moins l'avantage de voir qui étaient mes vrais amis. Mon entourage était très malheureux, ma mère en a fait une dépression dont elle n'est pas encore remise. Je buvais de plus en plus et comme cela coûtait cher je me suis mis au rosé pour la maison et Ricard ou Demi-pression au bistro. J'ai bien essayé de m'en sortir en fréquentant les AA. Mais souvent j'arrivais saoul mais disais quand même "je n'ai pas bu aujourd'hui". La réunion finie je faisais tous les bistros jusqu'à ne plus avoir de sous. J'ai vu des Psychanalystes. J'en suis revenu. Ils ne connaissent pas grand chose à l'alcoolisme. Ils ne parlent pas et la seule chose qu'ils savent dire est : "ça fait 225F". J'ai essayé de m'en sortir tout seul mais le sevrage est une période horrible, très douloureuse. J'ai eu des crises de délirium à faire trembler de peur. L'angoisse est insupportable. Ce fut alors le début de la clochardisation. La Clochardisation La première des choses que je faisait le matin à jeun était de boire un kil de ce rosé qui me brûlait la gargamelle et les tripes. Ensuite j'étais bien, je ne tremblais plus. Je me lavais vigoureusement les dents et me rinçais la bouche à l'Eludril pour enlever l'odeur de cette vinasse. J'allais au travail mais vers 11h le manque se faisait déjà sentir. A midi je rentrais et remettais ça. L'après midi était dur. Cette situation de manque est très pénible. J'amenais donc de quoi boire au bureau. Lorsque le patron venait me voir je devais avoir un drôle d'air mais je n'ai jamais eu de remarque. Je notais soigneusement ce qu'il me disait, persuadé que le lendemain je ne m'en souviendrais plus. Je faisais attention de ne pas déambuler dans les couloirs mais il m'est arrivé de le faire ivre mort. La secrétaire, une bonne copine, m'a toujours caché et même fait ramener chez moi par mon ex-femme. Les doses devenaient énormes (5 kil de vinasse et x Demis et Ricard). Je faisais des ardoises importantes mais ne me souvenais de rien. J'ai dû payer plusieurs fois la même ardoise. J'étais tous les soirs dans le coma, affalé par terre. Je ne mangeais plus, ne me lavais plus (je me parfumais), je n'avais qu'un but "boire". La compulsion trop forte vers l'alcool balayait toute ma volonté. Lorsque je manquais d'alcool le matin, je devenais fou. L'épicerie était fermée j'attendais que la "boutique" de la station d'essence ouvre et j'allais vite m'acheter mon carburant. Pour éviter ce problème un jour j'ai acheté 6 Kil de vinasse et 1 L de Ricard me disant qu'ainsi je serai à l'abri du manque. Lorsque je me suis réveillé du coma le lendemain matin j'ai cherché les bouteilles : toutes étaient vides éparpillées dans la cuisine. Je pense que j'ai bu le Ricard pur. J'ai eu des crises d'épilepsie, de délirium tremens, je suis tombé de l'escalier et me suis cassé deux côtes. J'étais très très sale. L'appartement était plein de détritus et d'excréments. J'étais plus que clochardisé. Puis un jour je n'ai pas pu aller au travail (j'ignore combien de jours). La secrétaire inquiète a appelé mon frère qui est venu avec mon médecin. Ils ont défoncé la porte. J'imagine leurs yeux en découvrant le spectacle. Le docteur m'a réveillé, m'a fait une piqûre, pris la tension et m'a fait hospitaliser immédiatement. J'étais vaseux je les ai engueulés : "qu'est-ce que vous foutez ici, foutez moi la paix, je suis chez moi, je fais ce que je veux...... ". Ce fut le début de mes nombreuses hospitalisations. Le grave problème de la compétence médicale voir sur ce sujet la page web : Deux ou trois choses méconnues au sujet de l'alcoolisme Combien d'hospitalisations ? J'ignore le nombre de séjours que j'ai pu faire dans des Hôpitaux Psychiatriques ou spécialisés en alcoologie. Cela doit tourner autour de 15. J'étais hospitalisé pour "dépression". Dans la plupart des hôpitaux où j'ai été traité, l'alcool (ainsi que le drogue) était présent. Soit une filière extérieure apportait l'alcool (ou la drogue) et planquait les bouteilles dans les fourrés du parc. Soit on pouvait tranquillement sortir (dans les hôpitaux en zone urbaine) et aller s'arsouiller au bistro d'en face et rentrer ni vu ni connu par une porte dérobée, rond comme une pelle. Cela se savait pourtant. Je rentrais saoul de toutes les perms et fut mis souvent en cellule d'isolement pour me "punir", ce que je trouve idiot. Les hôpitaux psychiatriques ne "savent" pas soigner un alcoolique. Le seul centre où je suis allé qui m'a donné satisfaction et aurait pu m'en faire sortir est celui de CAILLAC dans le LOT. On y est soigné pour "alcoolisme", avec des méthodes adaptées à la maladie.... Il faut dire que là tous les médecins sont spécialisés, les patients sont tous alcooliques et souvent aussi les discussions individuelles sont très profitables. Au bout de 4 semaines mon entourage familial (mère, frère, belle-soeur, ex-femme et enfants) et venu me voir. Ils ont été surpris en me voyant métamorphosé et pensaient que j'en était sorti. Des rechutes et encore des rechutes Hélas dès ma sortie je replongeais. Pas beaucoup (4 demis) mais cela a suffit pour remettre la machine en route. Quand on est alcoolique il faut : tout d'abord le savoir et le reconnaître et surtout ne plus toucher à l'alcool. Je reprenais le travail quelque temps pour être bientôt réhospitalisé. Cela a dû durer 4 ou 5 ans. Je touchais quand même ma paye. Mais j'ai failli perdre mon travail, sauvé in-extremis par mon patron direct et la Doctoresse de la médecine du Travail qui connaissait bien mon problème. J'ai déménagé sans quitter mes habitudes. Mon état physique commençait à se dégrader. J'ai consulté mon généraliste qui m'a fait faire plein d'examens (scanner, sang... ). Je ne pouvais presque pas marcher et me suis affalé souvent dans la rue. Apathie plus de goût à rien, toujours quelques crises d'épilepsie qui arrivaient souvent lorsque je diminuais ma prise d'alcool. En tout cas mon médecin décida de me faire à nouveau hospitaliser. Au début j'étais réticent arguant que jusque là ça n'avait servi à rien et qu'en tout cas je ne voulais pas retourner à la clinique où j'allais d'habitude et que les autres ne valaient pas mieux. Sensible à mes arguments il me proposa un Centre Hospitalier de Toulouse dont le nom est synonyme d'asile d'aliénés dans les esprits de la région. J'acceptais sinon mon frère avait décidé un hospitalisation demandée par un tiers. De plus c'était début janvier et j'avais passé les fêtes seul comme un C.. dans mon appartement. J'avais pas le moral, alors on verrait bien. Je suis donc allé dans ce Centre sans trop d'espoir avec la seule ambition de réapprendre à manger, à dormir à me laver. Dans le pavillon où j'étais il y avait toutes les catégories ou presque de cas pathologiques. Je reconnu assez vite 2 gars alcooliques ça m'a un peu soulagé et nous avons eu effectivement quelques discussions enrichissantes. Je me suis aussi vite rendu compte que le personnel, du Psychiatre aux infirmières, était à mon écoute. Le psychiatre à vite compris mon problème et a changé tous les médicaments qui m'avaient été prescrits auparavant par des personnes incompétentes et contre mon gré... Il a pris le Temps de discuter profondément avec moi (ce qui est rare). Petit à petit il m'a fait confiance et me donnait toutes les perms que je voulais (bien sûr alcootest au retour), je sentais qu'il avait envie que je m'en sorte. Je suis vite (trop) allé mieux j'avais retrouvé l'appétit, je pouvais discuter, je marchais mieux me tenais propre. Aussi le Psychiatre m'a laissé sortir au bout de trois semaines à peine, mais sous surveillance d'un infirmier qui passait chez moi toutes les semaines. Je ne tardais pas à replonger et très vite j'atteignais les fortes doses. Je faisais attention lorsque l'infirmier passait, mais il n'était pas dupe. J'ai tout de même lié amitié avec lui, et je pense que toute l'équipe qui m'a soigné était vraiment désireuse de me voir m'en sortir. Ca a compté beaucoup. J'avais commencé à nettoyer l'appartement. Puis un jour je n'ai pas bu. Bien sûr je n'étais pas bien. Je ne suis pas allé au travail et j'ai appelé l'infirmier qui n'a pas été étonné outre mesure. Il m'a demandé de me tenir prêt car dans un 1/2h un VSL passerait me prendre pour m'amener au Centre Hospitalier. C'était parti pour ma dernière (peut-être?) hospitalisation, avec une petite différence : j'avais confiance à l'équipe soignante, et la démarche venait de moi pour la première fois. Je désirais vraiment m'en sortir (même si je n'en étais pas vraiment conscient). Ce séjour s'est passé à peu prés comme le précédent sauf que j'ai eu encore plus de perms ce qui m'a permis de nettoyer presqu'à fond l'appartement. Je mangeais bien, j'ai repris goût à la lecture, j'avais moins de crampes, je m'ennuyais un peu mais enfin le temps passait réglé par les repas et les visites au psychiatre et à la psychanalyste (qui me tenait parfois 1h1/2 et arrivait à me faire sortir des chose de mon intimité profonde que je croyais à jamais enfouies). Au bout d'un mois le Psychiatre jugea que je pouvais sortir. Je passais quelque temps chez ma mère aux petits oignons, puis je reprenais le travail avec l'appréhension d'avoir perdu mes capacités intellectuelles et une partie de la mémoire et du regard des collègues. A ma grande joie après une semaine d'adaptation je vis qu'il n'en était rien. ![]() Il y a 11 mois de cela. Je sais que je ne suis pas guéri car lorsqu'on a été alcoolique on le reste à vie. La moindre incartade entraîne automatiquement la rechute, c'est physiologique et dû surtout à l'Hypophyse. Maintenant je n'ai absolument plus de compulsion et même l'odeur de l'alcool me dégoûte. J'ai retrouvé mon entourage, le goût de vivre, de lire, de voyager. Je me suis même qualifié pour le jeux "Questions pour un Champion". Commentaires La vie est belle sans alcool Y a t'il une recette pour s'en sortir ???? Sans hésiter je réponds NON. Il n'y a pas de recette miracle. Ce que je peux dire c'est que : * Je suis tombé sur une équipe médicale dévouée, très motivée et compétente. Il faut le ressentir, ça aide énormément. Sinon n'hésitez pas à changer vite. * J'y ai mis un peu du mien mais il ne faut pas croire qu'on peut s'en sortir seul. * Il faut faire abstraction, si on le peut des réflexions du genre "c'est honteux", "tu n'as pas de volonté", "tu me dégoûte" ect... venant de gens qui n'ont rien compris. * Il ne faut pas s'affoler par les rechutes ; à un certain stade d'alcoolisme elles sont inévitables et peuvent même être profitables. * Il ne faut pas se sevrer sans assistance médicale. C'est très pénible et DANGEREUX. * Essayer les AA, ou autre, ça marche pour certains. * Essayer CAILLAC ça marche à 70% (Il existe d'autres cliniques de ce genre). Tout alcoolique est un cas particulier car son cheminement vers l'alcoolisme profond lui est propre. Donc son abstinence doit être abordée par les Psy de manière individuelle. Le traitement est lui-même individuel et non standard. Le plus dur est peut-être de trouver le bon Psy, compétent pour l'alcoolisme, et sachez qu'ils ne courent pas les rues. Il faut y mettre un peu du sien et que l'hospitalisation ne soit pas forcée par un tiers, même médecin. Il faut accepter la condition d'alcoolique mais ne pas la voir comme une maladie honteuse, bien se faire expliquer comment ça marche et se dire "bon je suis malade il faut que je me fasse soigner". Là on est bien parti. JE M'EN SUIS SORTI POURQUOI PAS VOUS ? Texte de Jacques Bley † On peut joindre l'auteur : Tél 05 61 XX XX XX (domicile après 17h même la nuit) 05 34 XX XX XX (bureau, ligne directe) Nous avons eu la tristesse d'apprendre en novembre 2002 que notre ami Jacques Bley ne répondra plus. o O o bonjour, Je m'appelle Sylvie Bley. Je suis une des filles de Jacques BLEY. En tapant par hasard son nom sur Google je suis tombée sur votre site où un texte écrit par mon père est en ligne. Je tiens à vous remercier de le laisser. C 'est douloureux de le lire mais je pense que c'est bénéfique. Cela va faire bientot 6 ans qu'il est décédé et pourtant il reste mon papa. Et malgré tout je reste fière de lui. Alors merci pour la publication de son témoignage. Encore merci mlle BLEY transmis le 13/05/08 o O o [Mardi 5 janvier 2010. Message de JP. Morenon, pour le cas où Sylvie Bley repasserait par cette page : ... Le site de mon père a disparu pour des raisons pas très claires. Mais sa promesse de continuer à diffuser ce texte pourra encore être tenue, au moins pour un temps. Cordialement, JPM] o O o (mis en ligne avec l'autorisation de l'auteur) Les photos présentées ici sont extraites du remarquable ouvrage de Didier Nourrisson, maître de conférence à l'Université de Saint Etienne. "Le buveur de XIX° siècle" est édité chez Albin Michel. Autre témoignage : "Adolescent, j’étais peu attiré par l’alcool" |
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