Baptistère de Riez (04)
Visite du musée lapidaire
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(D'après Ph. Borgard et les Amis du Vieux Riez.)
(electronic english translation.)


Le baptistère de Riez se présente extérieurement comme un quadrilatère de neuf mètres environ de côté. Non pas isolé comme il le paraît de nos jours, il constituait l'un des éléments majeurs d'un ensemble plus vaste comprenant sans doute la résidence de l'évêque, un certain nombre d'autres bâtiments et, bien sur, la Cathédrale elle-même dont les vestiges apparaissent face à son entrée, de l'autre coté de la route d'accès à l'agglomération moderne.

L'édifice baptismal utilise des matériaux composites dont plusieurs sont des remplois du Haut-Empire. Les plus remarquables sont les huit colonnes qui soutiennent sa coupole. Identiques, avec des proportions moindres, à celles du monument le plus célèbre de Riez, le temple des "quatre colonnes", elles sont également en granite, de provenance sans doute égyptienne [source à vérifier]. Elles devaient appartenir à un même ensemble monumental romain, conçu dans le courant du 1er siècle de notre ère, et en partie démantelé lorsque débutent les travaux du groupe épiscopal.



Le baptistère d'après un dessin du XVI ° siècle.


Parmi ces remplois doit être compté une lourde base du IIe ou IIIe siècle, dédiée par la Cité au "Numen des Augustes", la puissance divine des empereurs. Insérée dans l'un de ses chaînages d'angle, elle est déjà signalée à cet emplacement au début du XVIIe siècle. Son inscription est encore bien lisible malgré la patine des temps: Numinibus Augustorum C(olonia) U(rbs)(?) R(eiorum) A(pollinaris).

Plusieurs réfections ont touché l'édifice, concernant essentiellement son enveloppe et sa couverture. Celle-ci a été remaniée à plusieurs reprises et son aspect actuel diffère sans doute très sensiblement de celui qu'elle avait à l'origine. Les voûtes et la coupole sont une oeuvre de l'Epoque romane, la toiture actuelle date du début du XIXe siècle. L'intérieur semble en revanche avoir peu été modifié: des niches semi-circulaires sont insérées dans chacun des quatre coins de la salle et lui confèrent un plan octogonal. Les huit colonnes que nous avons évoquées, en concordance avec ce nouveau plan, séparent deux espaces, l'un central au milieu duquel on voit la piscine baptismale (également octogonale), l'autre, périphérique, constituant autour du premier une sorte de déambulatoire.

Alors que la cathédrale, dont il faisait partie, perd son titre, se dégrade, puis est volontairement détruite à l'extrême fin du XVe siècle, le baptistère, toujours en fonction, conserve jusqu'à cette date son rôle dans la vie religieuse et sociale de la cité. Réduit ensuite au rang de simple chapelle, il abrite, sous le vocable de Saint Clair, la confrérie des tailleurs, puis jusqu'à la fin ou presque du XVIIIe siècle, celle des pénitents blancs.

Tel qu'il se présente, le baptistère de Riez est très comparable à ceux de Fréjus, Aix-en-Provence et celui, aujourd'hui détruit, de Marseille, tous datés de la fin de l'Antiquité. Dans un état de conservation assez exceptionnel, il ne constitue pas l'élément le moins attractif de cette petite mais prestigieuse série. On notera, malgré les similitudes qui relient ces divers monuments, que ce baptistère a longtemps été un sujet de polémiques pour les historiens de Riez. Ceux-ci voulaient absolument dissocier sa colonnade interne du reste de la construction et y reconnaître les éléments d'un temple antique, inséré dans une structure moderne. Leur opinion se justifie en parti dans la mesure où cette "rotonde", selon une expression alors souvent employée, est constituée de remplois. Cette hypothèse, définitivement rejetée à la fin du XIXe siècle, fait pourtant que, parfois encore, le dénomination de "Panthéon" est attribué à ce monument riézois, témoin rare des premiers temps du christianisme en Provence.



Le baptistère au début du XX° siècle




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