Bibliographie






[Note de JP Morenon: La bibliographie de tous ces articles est assez pauvre. Elle était composée de trois documents distincts ici réunis. On trouvera d'abord une liste composée par mes soins (certainement incomplète) à partir de références trouvées dans les articles (1), puis une seconde liste de références bibliographiques de psycho-linguistique (2). Suit un historique, situant les auteurs de la seconde liste dans leurs influences mutuelles sur la question de l'antagonisme {contiguïté / similarité} ou {métonymie / métaphore} (3). Cet historique est développé dans "les sources". Enfin une dernière liste tirée d'un ouvrage collectif sur la pudeur (4).

Les articles de François Péréa ont leur propre et abondante bibliographie en fin de chaque document. Une bibliographie très complète sur la linguistique, appliquée à l'alcoolo-dépendance, se trouve à la fin de sa thèse (voir l'index).]



Bibliographie générale

Edwige ANTIER. Pourquoi tous les enfants aiment Mickey. Eshel Edit. Paris 1988.

B. DE BOYSSON-BARDIES. Comment la parole vient aux enfants. Ed. Odile Jacob. 1996.

EURIPIDE. Les Bacchantes.

Raphaël GIRARD. Le Popol Vuh, histoire culturelle des Mayas-Quichés. Payot Edit. Paris 1972.

François HEBERT-STEVENS et Claude ARTHAUD. L’art ancien de l’Amérique du Sud. Arthaud, Paris.

A. HERMAN et H.RANKE. La civilisation égyptienne. Payot. Paris 1952.

Claude KOLHER. L’image du monde extérieur et de sa propre personne chez l’enfant. Annales médico -psychologiques. 123ième année. T. 1. N° 2. fev. 1965.

Lucien MALSON. Les enfants sauvages. Ed. 10/18.

Alexandre MASSERON. Saint Jean Baptiste dans l'art. ARTHAUD Edit. 1957.

Guy de MAUPASSANT. Bel-ami. Bookking international. Paris 1993.

C. K. ODGEN et I. A. RICHARDS. The Meaning of Meaning. Ed. Routledge et Kegan. Londres 1946.

François PERRIER. Double langue. la chaussée d'Antin /2. 10/18; 1978.

Marcel PROUST. Du côté de chez Swann. Un amour de Swann. A la recherche du temps perdu.

D.-P. SCHREBER. Mémoires d'un névropathe. Ed. du Seuil. PARIS 1975.

A. TABOURET-KELLER. La maison du langage. Questions de sociolinguistique et de psychologie du langage. Ed. Presses Montpellier III. 1997.

Pr. Bert VALLEE; L'histoire des boissons alcoolisées; revue Pour la Science; n°250 d'août 1998.

Myriam ZARAZIK; Hallucinations: De l'inspiration divine à l'inversion du signe; Thèse Grenoble; 1988.

J. ZIZIOULIAS, J.-M. TILLARD et J.-J. VON ALLMEN. L'Eucharistie. Mame Editeur. Paris 1970.








Psycho-linguistique:

Joël DOR. Introduction à la lecture de LACAN. DENOEL Ed. PARIS 1985 Collection "l'espace analytique".
Robert GEORGIN. Cahiers Sistre n°3. LACAN nov. 1977 Ed. l'âge d'homme. LAUZANNE.
Roman JAKOBSON. Essai de linguistique générale Tome I. Edition de MINUIT PARIS 1963.
Roman JAKOBSON. Essai de linguistique générale Tome II. Edition de MINUIT PARIS 1973.
Roman JAKOBSON. Langage enfantin et aphasie - FLAMMARION Edit. PARIS 1980
Nicole KRESS-ROSEN. Linguistique et antilinguistique chez LACAN. Revue Confrontations psychiatriques; n°19. 1981.
Jacques LACAN. Le Séminaire Livre III (Les Psychoses) Ed. du SEUIL PARIS 1981.
Jean LAPLANCHE. L'inconscient et le Ça. PUF. PARIS 1981
Michel Le GUERN. Sémantique de la métaphore et de la métonymie. LAROUSSE Ed. PARIS 1973 Collection "Langue et langage".
Henri MORIER. Dictionnaire de poétique et de rhétorique. PUF 1977.
F. de SAUSSURE. Cours de linguistique générale. Ed. Payot. Paris 1916.
Lucien SEBAG. L'invention du monde chez les Indiens Pueblos. MASPERO Edit. PARIS 1971.
Eliséo VERON. L'analogique et le contigu. Revue "Communication" 15. 1970. PP 52-68.


Itinéraire bibliographique entre métaphore et métonymie:

En 1956 Roman JAKOBSON publiait un essai intitulé "Deux aspects du langage et deux types d'aphasie".

L'article paraissait en France en 1963 constituant le deuxième chapitre des "Essais de linguistique". L'auteur pose l'aphasie comme un problème de langage et remarque que les deux grands groupes d'affections décrits par les neurologues répondent à des altérations des structures verbales que la rhétorique peut légitimement répertorier. Les deux types privilégiés de désintégrations ne sont pas sans rapport avec ce qu'il nomme "le double caractère du langage" et il reconnaît, selon les aphasies, soit des anomalies de la similarité soit des anomalies de la contiguité. "La métaphore devient impossible dans le trouble de la similarité et la métonymie dans le trouble de la contiguité".

Pour JAKOBSON "le développement d'un discours peut se faire le long de deux lignes sémantiques différentes: un thème en amène un autre soit par similarité soit par contiguité. Le mieux, ajoute l'auteur, serait sans doute de parler de procès métaphorique dans le premier cas et de procès métonymique dans le second, puisqu'ils trouvent leur expression la plus condensée, l'un dans la métaphore, l'autre dans la métonymie".

Les troubles de l'aphasie rendent l'étude de cette affection "particulièrement éclairante pour le linguiste" dit JAKOBSON qui estime qu'une "...analyse attentive et une comparaison de ces phénomènes avec le syndrome complet du type correspondant d'aphasie sont une tache impérative pour une recherche conjointe de spécialistes de la psychopathologie, de la linguistique, de la rhétorique et de la sémiologie, la science générale des signes".
 
En apparence l'auteur a été peu suivi, ou pas du tout, en particulier par les psychopathologistes. La raison s'en découvrirait peut-être dans le développement, vers cette période, de l'exploration du cerveau par l'electro-encéphalographie et du mirage qu'elle a suscitée. En apparence, disions-nous, car plus d'un chercheur a été interpellé par cet article.
 
Jacques LACAN, influencé par le structuralisme, rapporte dès 1956 dans le séminaire sur les psychoses, cette étude de Jakobson. Toutefois il ne dégage pas de l'article l'accent porté sur le concept de contiguité et qui est l'un de ses points forts. Il insiste sur l'opposition de la métaphore et de la métonymie qui est fondamentale, selon lui, pour éclairer les positions freudiennes. Il expose l'exemple, non encore très connu de la "hutte", mais il s'éloigne des idées de base du linguiste.

Dans la suite de LACAN plusieurs critiques ou chercheurs se penchent sur le même travail:

Robert GEORGIN fait allusion à l'importante distinction entre "code" et "message".

Joël DOR le résume brièvement et en dégage des points fondamentaux. Il estime que le"...signe linguistique et le découpage du langage selon deux axes (contiguité et similarité sur lesquels il insiste) conduisent à examiner deux propriétés du langage qui vont nous introduire très directement à quelques points fondamentaux de la théorie lacanienne".
 
Jean LAPLANCHE ne peut éviter de rapprocher LACAN de JAKOBSON et ne dit rien à propos de la structure bi-polaire du langage.

Nicole KRESS-ROSEN rapporte partiellement, à propos de Lacan, les grandes lignes des textes qui nous occupent.
 
Pratiquement tous les commentateurs de LACAN ont fait un retour sur cet article mais nous devrons constater que les travaux extérieurs à la psychanalyse sont d'un plus grand intérêt:
 
Michel LE GUERN est un continuateur de Jakobson qui fait naturellement référence à ce texte dans un ouvrage qu'il consacre à la métaphore et à la métonymie.
 
Eliseo VERON dans une publication de 1970 donne une analyse minutieuse du même chapitre II de L'Essai de linguistique generale. De sa lecture on retient un incontestable enrichissement des concepts mis en place ou développés par Jakobson. L'auteur s'attarde sur les relations qu'il perçoit entre acte corporel et contiguité, d'une part, action sociale et similarité, d'autre part. Il pose dans un article très riche la question des actes non codés et ouvre plus largement la problématique de la contiguïté.
 
Henri MORIER, dans le DICTIONNAIRE DE POETIQUE ET DE RHETORIQUE, rappelle que le principe de la contiguité a été défini par ARISTOTE mais que JAKOBSON l'a remis à la mode. S'il dégage avec bonheur les "Grandes figures et facultés maîtresses" de l'esprit c'est sous l'inspiration directe de ce texte princeps dont il rapporte, lui aussi, l'étude des aphasies et l'exemple expérimental du mot "hutte" (art. métonymie). MORIER enrichit les idées du linguiste de précisions conceptuelles d'une portée considérable. Elles rejoignent les tentatives antérieures de JAKOBSON qui regrettait en 1955, dans son recueil "LANGAGE ENFANTIN ET APHASIES", que la "question des deux pôles, pour sa plus grande part, reste négligée, malgré son importance et sa portée énormes dans l'étude de tout comportement symbolique, normal ou pathologique".
 
Lucien SEBAG. Il appartenait à un disciple de LEVI-STRAUSS, Lucien SEBAG, proche de LACAN, de répondre à cette interpellation par une oeuvre d'une grande rigueur et d'une portée exceptionnelle.

Cet auteur par la voie de l'anthropologie structurale, et toujours sur la même base de l'inter-réaction des procès de contiguïté et similarité, livre les lois de transformations des relations entre unités sémantiques constituées. L'oeuvre de Lucien SEBAG est d'une richesse immense pour tous les domaines des sciences sociales, de la pédagogie, de la psychologie, et bien évidemment de la psychopathologie qui nous concerne. Les problématiques des facteurs de coéxistence des êtres, de l'engendrement des crises, des relations inter-personnelles, des processus d'identification, sont éclairées d'un jour nouveau et d'une manière extrêmement prometteuse.

Lucien SEBAG, dont l'oeuvre posthume est restée sans bibliographie, ne renvoie pas explicitement aux travaux de Roman Jakobson qui sont, avec les siens, objets de notre étude. Nourris de la même inspiration les apports de ces deux auteurs sont indissociables. Le problème du sens est posé par Roman JAKOBSON qui, pour sa part, n'interroge pas la transformation des relations comme le fait Lucien SEBAG. Par contre, le premier avance une hypothèse propre à rendre compte de l'exclusion mutuelle des deux procès métaphoriques et métonymiques, démontrée par le second avec une grande rigueur. Les thèses de Roman JAKOBSON sur les processus d'encodage et de décodage peuvent en effet rendre raison de l'incompatibilité découverte par Lucien SEBAG, mais elles ne l'interrogeaient pas directement.

Enfin Lucien SEBAG, éclaire de façon séduisante le destin spécial de la réalité distincte lorsqu'elle procède du monde animal. Cette question est capitale pour la compréhension du devenir culturel d'une société et l'ouverture à la pensée abstraite.


La pudeur:

La pudeur, la réserve et le trouble, coll. dirigé par Claude HABIB, Série Morales n°9, Editions Autrement.

Les références qui suivent sont reproduites de cet ouvrage collectif auquel nous avons fait de larges emprunts:

Philosophes 

ARISTOTE
, Ethique à Nicomaque. trad. J. Tricot, Vrin, Paris, 1972 (III, Il, et IV, 15)
ARISTOTE, Rhétorique. trad. M. Dufour, Les Belles l.ettres, Paris, 1967, II, 6.
DIDEROT, Supplément au voyage de Bougainville, Agora, Presses Pocket, 1992
Alain DIDIER-WEIL, La honte et la pudeur : les deux voiles" in Patio, Paris. déc. 1984
Sigmund FREUD, Trois essais sur la théonie sexuelle, Gallimard, 1987
Vladimir JANKELEVITCH, L'ironie Flammarion, 1964.
Vladimir JANKELEVITCH, Traité des vertus, t. 3, L'Innocence et la Méchanceté, Bordas, 1970 (chap. IX, De la honte à la pudeur).
Emmanuel LEVINAS, Totalité et Infini, Martinus Nijhoff, 1971, repris en ·coll. "Biblio Essais". Le livre de poche (IVe partie, Au-delà du visage).
PLATON, Phèdre, trad. L. Brisson, Garnier Flammarion, 1989.
Jean-Jacques ROUSSEAU, Emile ou de l'éducation, Garnier-Flammarion, 1966 (1. V).
Max SCHELER, La Pudeur, trad. Dupuy, Aubier. Paris. 1952.
 
Romanciers et essayiste

JOUBERT, Essais, 1778-1821, éd. R. Tessonneau, Nizet, 1983 (Qu'est-ce que la pudeur? 1815).
MUSIL, Essais, textes traduits et choisis par Philippe JACCOTTET, Seuil, 1984 ("Souvenir d'une mode ", "Penthésiléiade", "La femme hier et demain ").
Jean-Jacques ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse (1761). Pléiade, Garnier Flammarion, 1967.
SENANCOUR, Obermann (1804), "folio", Gallimard, 1984.
Madame de STAËL, Conrinne ou l'Italie (1807), Garnier, 1970.
STENDHAL, De l'amour (1822), "folio", Gallimard, 1981.
TANIZAKI, Éloge de l'ombre (1933) trad. du japonais par René Sieffert Publications orientalistes de France, 1989.
 
Droit, histoire, sociologie
 
Jean Claude BOLOGNE, Histoire de la pudeur, Olivier Orban, 1986.
Parure, Pudeur, Étiquette, Communication n° 46. dirigé par Olivier BURGELIN et Philippe PERROT. Seuil, 1987.
C. LAPLATTE, L'Outrage public à pudeur et la contravention d'affiches indécentes, Ed. de la Renaissance Troyes, 1967.
Histoire de la vie privée, t. 4, De la revolution à la Grande Guerre, sous. la dir. de Michelle PERROT, Seuil, 1986.
Léo STEINBERG, La Sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son Refoulement moderne, "L'infini ", Gallimard, 1987.
Georges VIGARELLO, Le Propre et le Sale, Seuil, 1985.

Document audio

Emission "Qu'est ce que la pudeur?", par Jacques LEMAIRE, Jacques SOJCHER et Christophe-Géraldine METRAL, RTBF1, La Pensée et les Hommes, Renseignements: 02/650350.



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