Sidoine Apollinaire
(Caius Sollius Sidonius Apollinaris)
(5 Novembre 430 - 21 Août 483)


Texte abrégé d'après Lynn Harry Nelson
Professeur d'Histoire Médiévale à l'Université de Kansas.
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Tous les Riézois connaissent la porte Saint Sols, la fontaine Sanson et le quartier du même nom qui s'étend au-delà de l'ancienne porte de Puimoisson. Sanson serait une déformation de San Soun, pour Saint Sols. La tradition veut que ce nom ait honoré le souvenir d'une visite de Sidoine Apollinaire (Sollius) auprès de l'évêque de la ville, Fauste, successeur de Maxime. Un pareil témoignage populaire doit-il nous surprendre ? Non parce que Sidoine était alors en Gaule un personnage politique de premier plan, comme on va le voir. Dans la suite de son histoire notre ville n'a jamais eu droit à un honneur comparable de la part d'un homme d'état de cette stature. Quand à l'authenticité de cette visite elle ne fait aucun doute, Sidoine ayant d'un poème, qui nous est resté, honoré son hôte et sa ville comme il savait le faire. Qui était Sidoine Apollinaire?

I : Remarques préliminaires

Bien qu'il fut une figure importante dans un âge turbulent, Sidoine a surtout laissé des souvenirs littéraires - 147 lettres et vingt-quatre poésies - qui nous sont parvenues et qui furent admirés jusqu'à la Renaissance pour la qualité de la langue latine. Ce n'est pas chose facile de reconstituer une vie avec de tels documents. Mais avec la description des événements et des institutions de l'Empire romain tardif, il n'est pas impossible de replacer la vie et les attitudes de Sidoine Apollinaire en coïncidence avec ce que nous savons de l'homme et de ses activités.

II : Sa jeunesse (430-456)

Situation générale dans l'empire
.
Avant la naissance de Sidoine à Lyon, en l'année 430, l'état de l'empire s'était détérioré et la situation des Gaules s'était encore aggravée pendant sa jeunesse. Vers 430, les envahisseurs Vandales, s'emparaient en Afrique du grenier à blé le plus riche. Ils ont contrôlé la mer et anéanti le commerce romain sur la Méditerranée occidentale. Les Wisigoths, qui ont saccagé Rome en 410, ont été installés en Aquitaine. Ils se sont bientôt établis comme royaume séparé accroissant leur emprise en Espagne et en Narbonnaise. On avait permis aux Burgondes de s'installer en Savoie, le long du Rhône supérieur.

L'empire avait mal réagit à ces menaces

Les provinces italiennes, particulièrement Rome, avaient été favorisées aux dépens de régions plus exposées. Plutôt que de laisser de côté des intérêts personnels, le gouvernement central était devenu le lieu de conspirations et de trahisons presque continues. Les barbares utilisaient ces divisions à leur profit. Les dépenses lourdes du gouvernement, salaires, dessous de table, et surtout la défense, ont été couvertes par une imposition extrêmement inégale dans laquelle les provinces éloignées ont payé plus que l'Italie.

En dépit de ces conditions, le ton des lettres de Sidoine laisse penser qu'il ne percevait pas réellement la mauvaise direction que prenaient les affaires romaines.

Naissance et éducation de Sidoine

* La famille de Sidoine était de la classe préfectorale et l'une des plus influente de la région. Son grand-père et son père ont tous deux été Préfets des Gaules. Sa famille avait adopté le christianisme, mais n'en était pas devenue fanatique et Sidoine n'avait pas de saint dans ses ancêtres.

* Le moment venu, il s'est inscrit dans une université Lyonnaise. La qualité des écoles de la Gaule était très honorable, mais Lyon n'était pas au premier niveau des écoles gallo-romaines. Si Bordeaux était le "Harvard" de l'empire occidental, Toulouse et Marseille pouvaient être considérées comme "Princeton" et "Yale". Lyon était, alors, l'équivalent d'une grande université d'Etat.

* L'éducation était très estimée. Le gouvernement central dotait les chaires à la demande des municipalités, construisait les salles de conférence. Les cours magistraux n'étaient qu'une partie de l'éducation. L'étudiant payait à son professeur des honoraires pour travailler avec lui personnellement.

* L'étude de la grammaire était le niveau de base, correspondant à nos premières et deuxièmes années. Dans un établissement bien doté en enseignants, cette étude comportait deux divisions: grammaire grecque et grammaire latine. L'Iliade, la Théogonie d'Hésiode, Homère, Les travaux et les jours étaient les oeuvres les plus importantes pour la grammaire grecque. L'Enéide de Virgile et les lettres de Cicéron formaient la base de l'étude de la grammaire latine. Le professeur lisait un passage à ses étudiants, et puis le commentait, le comparant aux passages semblables dans d'autres textes d'auteurs anciens.

* Après l'achèvement de ces programmes, beaucoup d'étudiants arrêtaient là leur enseignement conventionnel, ou pouvaient être admis aux écoles professionnelles de médecine et de droit. Les étudiants les plus doués, les plus riches, et ceux dont les familles étaient les plus importantes, entraient à l'école de rhétorique. Cette discipline prestigieuse comportait des divisions grecques et latines, comme la grammaire. On n'attendait pas de l'étudiant qu'il étudie simplement des auteurs, mais qu'il crée selon les modèles des maîtres passés. Les étudiants apprenaient à parler à la manière de Cicéron, avec des allusions littéraires tirées des auteurs anciens. L'évaluation était faite selon la fidélité au modèle et non selon le contenu.

* C'était cette éducation que Sidoine a poursuivie, bien qu'il n'ait pas suivi un programme complet. Lyon n'enseignait pas la philosophie et le droit, et n'a pas mis en valeur la rhétorique grecque. Sidoine a connu ses auteurs grecs, mais pas au point qu'il puisse penser en Grec. Les traditions culturelles qui avaient lié la noblesse à la tradition grecque s'affaiblissaient.

* Quel était le but de ce talent stérile et imitatif ? Pourquoi les enfants des familles nobles apprenaient à écrire et à prononcer des discours publics dans un modèle dépassé ? Nous allons voir que cela leur procurait d'incontestables avantages. En ce quatrième siècle, il y avait peu de domaines en lesquels étaient exigées de la noblesse des capacités pratiques réelles.

- Il lui était interdit de servir dans l'armée, et le commandement était habituellement aux mains de chefs barbares qui menaient des armées romaines composées principalement de mercenaires.

- Les traditions interdisaient aux nobles d'entrer dans l'industrie, la manufacture ; leurs grands domaines étaient autosuffisants et contrôlés par les esclaves qualifiés. Puisque les familles du rang sénatorial, ou au-dessus, étaient exemptes d'impôt et que leurs domaines les dispensaient de devoir acheter quoi que ce soit, la richesse des nobles romains s'est développée quoi qu'ils fassent. La distance entre eux et la masse de la population a augmenté jusqu'à ce qu'ils aient été pratiquement isolés de leur propre société.

- Le gouvernement local a été confié aux curiates des classes moyennes.

- Les fonctions de responsabilité dans le gouvernement central étaient aux mains des bureaucrates professionnels.

* Les nobles pouvaient simplement se retirer dans leurs domaines, sinon se livrer à quelques excès. La plupart, cependant, cherchait une vie "plus noble". Fondamentalement, ils se sont engagés dans ce qui s'est appelé le "cursus honorem." D'anciennes charges du Palais avaient été réservées à cette fin et les membres de la noblesse romaine ont ainsi rehaussé leur statut social en même temps qu'ils se formaient aux grandes affaires de l'état. Les trois grades les plus élevés -- ceux de préfet, de patricien, et de consul -- étaient avidement recherchés. De sorte que le jeune noble romain, après avoir fini son éducation, utilisait ses relations de famille pour entrer dans le cursus honorem au plus haut niveau possible.

* Comment faisait-il valoir ses qualités? En démontrant sa culture, son esprit, et son urbanité. Conversation intelligente et polie, capacité de faire et reconnaître des allusions littéraires, déclamer personnellement en public, maîtriser l'art de la conversation. En retour une certaine expérience des affaires publiques leur était acquise. Sidoine, de son côté se distingua par sa prodigieuse facilité à écrire et improviser des vers. Cela attestait d'une culture que seuls les riches pouvaient obtenir et que seulement les nobles pouvaient apprécier.

* Le temps du service dans chacune de ces charges était court, souvent un an seulement, et l'opportunité d'ascension dans le cursus honorem survenait assez tôt dans la vie. Après, il n'y avait rien à faire, sinon se retirer dans son domaine, s'y consacrer à la lecture, l'écriture, la conversation, aux sports et aux jardins d'agrément. Telle fut l'éducation de Sidoine et le type de vie qui lui a été transmis.

* Après quoi, sa première étape fut le mariage, tout à fait réussi. Il épousa Papianilla, une fille de la famille d'Avitus, peut-être la plus prestigieuse famille de la région. Elle a apporté comme dot le grand domaine d'Avitacum.

III : Entrée dans le Cursus honorem (456-458)

* La situation était peu commune quand Sidoine commença sa vie publique. Dans l'année 451, les provinces occidentales avaient été menacées par Attila qui avait traversé le Rhin. Un général romain, Aetius, avaient rassemblé une confédération pour organiser la résistance et, sous sa conduite, les Wisigoths, les Francs, les Bretons, et le Burgondes joignant leurs forces à la petite armée romaine défirent l'ennemi. Aetius avait été victorieux en obtenant l'alliance de nobles résidants dans le secteur ; parmi eux était Avitus, le beau-père de Sidoine. Les résultats de cette coopération encouragèrent l'Occident, et les chefs germaniques furent acquis à l'idée de former une confédération occidentale sous la conduite d'Aetius.

* C'était à ce moment que celui-ci fut assassiné par ses ennemis à la cour, jaloux de ses succès. En Occident, les effets de cet assassinat furent dramatiques. Avitus et ses amis, ont été envoyés à Toulouse pour obtenir l'aide des Wisigoths. En attendant, Rome était dans la tourmente. Attila était apparu devant la ville mais presque aussitôt qu'ils furent partis, la flotte des Vandales a remonté le Tibre, pris et saccagé Rome. Ceci a été suivi d'une inondation qui a détruit plusieurs faubourgs et anéanti plusieurs entrepôts de nourriture. Le gouvernement romain, sous le commandement de Petronius Maximus s'était montré incapable de protéger la ville. Quand Petronius a essayé de parler aux romains hors du palais impérial, il fut lapidé à mort.

* Ces nouvelles étant arrivées à Toulouse, le roi Wisigoth Théodoric a proposé Avitus comme empereur. Il fut couronné à Arles et partit pour Rome escorté de guerriers Wisigoth. Son beau-fils, Sidoine, l'a suivi, prêt pour une brillante carrière. Il avait la richesse, l'éducation, et maintenant un patronage impérial. A son arrivée à Rome, Sidoine fit ce qu'aurait fait tout jeune homme ambitieux. Il a écrit un panégyrique flatteur en l'honneur d'Avitus et l'a lu publiquement. Chacun applaudi et a voté pour ériger une statue de Sidoine dans le Forum. Sidoine était sur le chemin du succès. Mais il n'avait pas réalisé combien son prestige actuel était fragile.

* Avitus ne pouvait pas résoudre tous les problèmes de Rome. Il a combattu et a défait les vandales, mais Rome faisait face à une famine, et aucune nourriture ne pouvait être disponible jusqu'au printemps. Avitus préféra renvoyer ses troupes Wisigoth chez elles, où elles ne consommeraient plus les approvisionnements de la ville. Dès qu'elles furent parties, une révolte dans la populace romaine parvint à défaire et tuer Avitus en octobre de 456. Sidoine, avec d'autres Nobles Gallo-Romains, se sont retirés de la vie publique.

IV : Gentleman farmer (458-467)

* Les affaires de l'occident ont gravement décliné. L'Afrique fut perdue définitivement, aussi bien que la Sardaigne et la Corse. La majeure partie de la province lyonnaise est revenues aux Burgondes, et les Wisigoths ont occupé la Narbonnaise. Pour terminer, les Vandales ont pris la Sicile, le dernier grenier à blé de l'Occident (468). Ce déclin de Rome a eu peu d'effet sur Sidoine pendant ces neuf ans. Il avait accepté la fin de sa carrière publique et se retira à Avitacum (Aydat), en Auvergne. Ses lettres de cette période, aussi bien que quelques poésies, nous donnent une image inégalée de la vie, des loisirs de sa classe sociale en ce temps.

* Les nobles vivaient sur les grands domaines, et pouvaient en posséder plusieurs. Un domaine constituait un monde séparé, se suffisant, pratiquement en toutes choses. Les esclaves effectuaient tout le travail nécessaire, bien que le propriétaire ait dirigé les constructions, décorations, et certaines activités plus raffinées, telles que le jardin floral. Le manoir forme le coeur du domaine. Son embellissement, ses agréments étaient la vocation du propriétaire. Le temps était partagé entre les visites, la lecture, la chasse, la baignade, le repos.

* Sidoine, qui avait abandonné toute ambition politique, ne voyait pas venir des événements qui le porteraient vers une deuxième tranche de sa vie publique.

V : Seconde tentative dans la vie politique (468-469)

* Le nouvel empereur, Anthemius, essayait de rétablir un certain ordre. A la demande du peuple d'Auvergne Sidoine fit un voyage à Rome pour présenter une requête à l'empereur. Il y est arrivé pour le mariage de la fille de celui-ci et a saisi la possibilité d'écrire une poésie au sujet de l'événement. Il la lut publiquement, selon la coutume, fut acclamé, et fut fait Préfet de la ville. Il rencontra des problèmes, puisqu'il lui incombait d'assurer la distribution régulière du grain à la ville. Mais le Préfet n'avait aucun pouvoir particulier à ce sujet : il était félicité quand le grain était abondant et condamné quand il manquait. Sidoine a passé l'année entière dans la crainte que quelque chose tourne mal et que les gens le conspuent. L'idée d'une telle humiliation l'horrifiait, si bien que vers la fin de son mandat, il semble avoir souffert d'une authentique dépression nerveuse. A peine libéré de sa charge, et avant que son successeur ait été installé, il est parti pour Avitacum avec sa famille. Il n'a même pas attendu la cérémonie de départ qui lui conférait la dignité de Patricien.

* De nouveau retiré dans son domaine; il devait avoir renoncé à toutes les ambitions. Il approchait ses 50 ans, et en avait assez fait pour honorer son nom et sa postérité.

VI: Evêque romain (470-474)

* Cela ne devait pas durer. Dans l'année, il fut appelé par les Auvergnats à devenir leur évêque, bien que sans avoir montré un réel élan spirituel. Mais un penseur mystique n'était pas toujours ce dont une église avait besoin. On avait besoin parfois d'un homme d'expérience ayant des relations, parfois d'un homme riche, parfois d'un homme de bonne naissance pour gérer les propriétés honnêtement. D'une manière générale les personnes du diocèse choisissaient leur propre candidat. L'évêque, à la différence de tous les autres fonctionnaires était un représentant élu.

* L'église avait concentré l'éducation chrétienne dans les monastères dont le principal était à Lérins, où Maxime, puis Fauste futurs évêques de Riez, avaient succédés au fondateur.

* Il est difficile d'affirmer quelles étaient les qualités particulières de Sidoine pour cette nouvelle fonction, mais être appelé à servir comme évêque représentait pour la noblesse une charge publique qu'il était impossible de refuser.

* En fait la position du diocèse de Sidoine était périlleuse et cela explique que les auvergnats aient choisi un homme qui était proche du pouvoir de Rome. Le roi Wisigoth et le Roi arien convoitaient leur région, qui était coupée des autres territoires romains à l'est et du nord. Le désarroi était général, la corruption endémique.





Les impôts romains étaient lourds, les avantages nuls.

* Face à cette situation, Sidoine, évêque, a fait preuve d'une énergie et d'une vigilance constante, dévoué aux intérêts matériels et moraux de la communauté, s'informant de tout, préoccupé du détail comme des grandes affaires. Avec son beau-frère Ecdicius, il a raidi la résistance des habitants quand Euric a finalement assiégé Avaricum. Sidoine soutenait le moral, contrôlait l'approvisionnement, alors qu'Ecdicius formait un corps de commandos qui, par leurs embuscades ont mené la vie dure aux assiégeants.

Sidoine et Ecdicius ont montré une force de caractère qu'on n'aurait pas cru possible à des hommes d'éducation pacifique et sans formation militaire. En arrivant au siège de Clermont, menacé par la famine, Sidoine a commandé d'arracher les algues et les lichens des murs de la ville pour faire du potage, et de manger les chiens et les chats au lieu de les nourrir. Avant que la nécessité advienne, il aurait incité à manger les rats plutôt que se rendre à un groupe de barbares. On dit qu'Ecdicius et ses amis ont fait une sortie la nuit pour couper les gorges des ennemis. Ces récits peuvent être légendaires, mais ils illustrent ce que les personnes du temps ont cru ce que leur chefs, cultivés et raffinés, étaient capables de faire. Quoi qu'il arrive, les Wisigoths, qui ont terrorisé l'empire occidental, ne pouvaient pas déloger l'évêque et ses partisans.

* En 474 les Wisigoths lèvent le siège, et un fonctionnaire romain est arrivé couvrant d'éloges les défenseurs. Des "arrangements" ont été pris pour des entretiens de paix avec Euric. Les évêques d'Arles, de Marseille, de Riez, et d'Aix étaient les négociateurs romains. Ils ont apaisé Euric en lui donnant l'Auvergne en échange de sa promesse de pas à attaquer leurs propres territoires. C'était évidemment une trahison pure et simple, "un traité honteux" dira Sidoine mais en ces périodes périlleuses l'instinct de conservation était à l'ordre du jour... Désormais sujet du roi Wisigoth, Sidoine en 475 a cessé d'être un citoyen romain et le patriote qu'il était semble ne s'être jamais relevé de ce coup.

VII : Dernières années (475-483)

* Sidoine a été jeté dans une prison des Wisigoths pour sa résistance à Euric. Son emprisonnement a été léger, mais douloureux. Il était exilé dans une petite ville des Pyrénées (maintenant l'enclave de Llivia) puis simplement laissé libre, manque de considération qui était peut-être une autre punition. Sidoine a erré à Bordeaux, où Euric tenait sa cour, et où se retrouvaient beaucoup de nobles gallo-romains qui, comme lui étaient maintenant sujets d'un roi barbare. Après un certain temps, étant ignoré à Bordeaux, Sidoine est finalement revenu à Avitacum.

* Ses amis craignant que les chocs des années récentes le conduise dans un état permanent de dépression, ont suggéré qu'il occupe son temps en éditant une partie du meilleur de ses lettres et poésies. C'est ce qu'il fit et c'est à cette période -- sa retraite finale -- que nous devons les écrits qui ont préservé sa mémoire.

Il a semblé avoir prêté une médiocre attention aux événements d'Italie pourtant aussi dramatiques que décisifs. Odoacre, commandant des armées, était allé trouver le régent, Orestes, lui proposant des solutions pour améliorer la situation. Celui-ci refusant, Odoacre l'a tué. Il a alors amené l'hériter Romulus Augustulus âgé de onze ans dans un monastère où il eu la tonsure. Le dernier des empereurs romains sur l'Empire d'Occident a passé le reste de sa vie dans un charmant monastère dominant la baie de Naples. Odoacre, pendant ce temps a expédié à l'empereur d'Orient le manteau impérial, le diadème et les chaussures rouges qui composaient l'habit officiel des Empereurs d'Occident. Il les avait envoyés accompagnés d'un message disant qu'ils n'étaient plus nécessaires. En l'année 476 l'empire romain d'occident a cessé d'exister.

* Sidoine est décédé de cause inconnue le 21 août, probablement en l'année 483. Il a vécu assez pour apprendre la déposition du dernier empereur romain mais, pas plus que la noblesse à la Révolution française, il n'a semblé capable de comprendre qu'il était témoin de la fin d'une époque et d'une évolution irréversible. Sa dernière lettre à son épouse s'est terminée par ces mots:

Je prie dans notre nom commun que, comme notre génération est entrée dans la famille préfectorale et a été élevée par faveur divine au rang patricien, de même (nos enfants) seront à leur tour élevés à la dignité consulaire.

* Sidoine a eu quatre enfants dont trois filles, Roscia, Severiana, Alcima et un garçon, Apollinaris. Il avait un frère cadet, beaucoup plus jeune que lui. Sidoine Apollinaire, Saint de l'église catholique, est fêté le 23 août, sous le nom de Saint Sidoine. Il a été enterré dans une église de Clermont, et immédiatement considérée comme un saint par la vox populi. Ses reliques étaient vénérées jusqu'à la Révolution où le reliquaire a été détruit par des foules désireuses d'effacer du visage de la France les signes de son passé superstitieux et monarchique.

Pour notre histoire, on peut situer au début des années 470-75 la ou les rencontres entre Sidoine et Fauste qui, chacun à leur manière, combattirent l'hérésie des Ariens. Fauste fut lui-même exilé par Euric et se serait réfugié un temps à Jersey.

(04/01/03)




Riez, la fontaine de Puimoisson et la porte Saint-Sols
qui, en son architecture actuelle, date de l'extrême fin du XIV° siècle.






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